Nous n’avons qu’une planète !
Cette déclaration récente d’une haute personnalité politique pourrait nous sembler d’une grande évidence sinon d’une grande banalité.
Pas si sûr cependant car la mondialisation, l’exploration de l’espace, des moyens de communication accrus font se rapprocher les frontières et augmentent les interactions entre humains. On n’est plus chacun chez soi comme avant.
Nous n’avons qu’une seule planète ! En réalité cette observation, dont nous prenons de plus en plus conscience autrement, n’est pas anodine.
Serons-nous capables à l’avenir de partager la planète, de la prendre en charge ensemble ou allons-nous nous la disputer et nous replier sur nous-mêmes ?
En ce 5ème dimanche de carême dédié traditionnellement au partage, sans négliger les causes urgentes que la paroisse et le diocèse nous proposent de soutenir, la question mérite d’être posée.
Les lectures bibliques de ce dimanche soulignent plusieurs dimensions chrétiennes de ce partage planétaire livré à nos initiatives.
En premier lieu, Jésus nous partage ce qu’il a sur le cœur au moment où le drame se noue : le lien à son père, sa volonté de rassemblement de l’humanité dont la croix sera le signe. Le partage est constitutif de Dieu même.
Une deuxième dimension du partage chrétien est celle que Jésus a eu toute sa vie et qu’il nous invite à avoir : agir de telle sorte que personne ne soit laissé pour compte. L’incarnation de Jésus est partage et dans les premiers temps de l’Eglise partager les biens que l’on possède par héritage, par chance ou par travail était perçu comme une expérience vive de communion, comme une possibilité concrète d’avoir le même cœur que le Seigneur Jésus. Un père de l’Eglise disait : le manteau en proie aux mites dans ton armoire n’appartient pas à toi mais au pauvre. Et Grégoire de Nysse : celui qui possède trop n’est pas un frère mais un voleur.
Une dernière dimension du partage chrétien à laquelle Jésus nous ouvre est celle du partage de la Bonne Nouvelle. Des grecs viennent à Jérusalem pour la Pâque. La rumeur sur Jésus les a rejoints. Ils veulent le voir. C’est plus que de la simple curiosité. Pour cela ils s’adressent à deux disciples avec qui ils ont des liens de proximité culturelle. Conduis-nous à lui, disent-ils à Philippe qui va en parler à André. Belle image de l’Eglise en mission qui partage la Bonne Nouvelle à travers les liens que tissent la vie des chrétiens. Si dans notre immeuble, au travail, en famille on sait que nous sommes chrétiens il n’est pas impossible que des gens viennent nous trouver : que vivez- vous à Pâques vous les chrétiens ? Etre baptisé c’est quoi ?
Même si notre planète à ses limites et si pour les chrétiens elle a ses racines dans le ciel nous avons de bonnes raisons de croire en la vie.
Le partage, c’est pour maintenant.
P. Edouard Bois
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