La messe de ce dimanche nous propose un évangile bien de saison avec la parabole de l’embauche d’ouvriers pour travailler à une vigne. Cette parabole, comme d’autres, nous est bien connue. Elle dénote chez Jésus un sens de la pédagogie pour que son enseignement soit retenu, suscite des questions, ouvre des débats. Pourquoi ce vigneron embauche-t-il jusqu’à la fin de la journée ? Pourquoi les derniers sont-ils payés autant que ceux qui ont travaillé durement au long du jour ? Comment ne pas comprendre la protestation des premiers ? Jésus ici veut nous initier à ce qu’il y a dans le cœur de Dieu : un amour sans bornes, pour tous, à tout moment.
Les chrétiens de longue date se reconnaissent dans les ouvriers de la première heure. Mais savent-ils toujours dépasser un sentiment de jalousie vis-à-vis de ceux qui se convertissent au dernier moment de leur vie et qui sont aimés tout autant ?
Nous pouvons aussi, qui que nous soyons, nous reconnaitre dans les ouvriers de la dernière heure qui sont restés une journée à attendre du travail au risque de se décourager de la vie. Comme nous lorsque nous sommes en difficulté : chômage, maladie, solitude, face aux tragédies qui marquent le monde, sans parler de la fin de notre vie. Ces moments où nous n’attendons plus rien de la vie et de Dieu comme ces ouvriers de la dernière heure vis-à-vis du maitre de la vigne.
Alors qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi sans mesure ? Telle est la question que pose cette parabole à tous.
N’oublions pas ces paroles du pape François en visite apostolique ces jours-ci à Marseille : « Nous chrétiens, nous ne pouvons pas cacher que si la musique de l’Evangile cesse de vibrer dans nos entrailles, nous aurons perdu la joie qui jaillit de la compassion, la tendresse qui nait de la confiance, la capacité de réconciliation qui trouve sa source dans le fait de se savoir toujours pardonnés et envoyés. Si la musique de l’Evangile cesse de retentir dans nos maisons, nos places, sur nos lieux de travail, dans la politique et dans l’économie, nous aurons éteint la mélodie qui nous pousse à lutter pour la dignité de tout homme et de toute femme »
Soyons donc toujours attentif aux paroles de l’offertoire de la messe : « Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta bonté le vin que nous te présentons, fruit de la vigne et du travail des hommes ; Il deviendra pour nous le vin du Royaume éternel. »
Père Edouard Bois