Pierre est désigné comme chef des apôtres suite à sa profession de foi. C’est alors que Jésus « commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait s’en aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué et, le troisième jour, ressusciter ».
Paul ne s’est jamais élevé contre l’élément institutionnel représenté par l’apostolat historique des Onze apôtres. Il a reçu l’imposition des mains de ceux qui étaient déjà reconnus comme possédant le Saint-Esprit. Il a soumis à l’approbation de l’église réunie à Jérusalem ses propres méthodes d’apostolat. Mais il n’a jamais admis ni que sa vocation fût inférieure à la vocation des autres apôtres ; ni que sa connaissance de Dieu fût moindre que la connaissance qu’avaient de Jésus ses premiers disciples.
Une synthèse doit s’établir entre la tradition et l’inspiration. Pierre et Paul ne peuvent pas être dissociés. L’Église a été fondée par les deux apôtres. Le fondement de l’Église, c’est la foi de Pierre, comme la doctrine de Paul en est le soutien. Pierre est un pasteur et un guide. Paul par ses enseignements, nous fortifie et nous anime. Attacher Pierre avec Paul, c’est attacher un bouton avec la mauvaise boutonnière. Mais faire travailler Pierre et Paul en partenariat, c’est notre défi. L’Église dont nous faisons partie, n’est pas une réalité abstraite, mais une communauté faite de personnes, d’être vivants, avec des histoires particulières, des caractères, des défauts aussi. Ce qui est au cœur de la vie de l’Église, ce qui la fait vivre, ce n’est pas une seule personne, ce n’est pas un modèle, mais plutôt la relation, la communion. Il y a Église, parce qu’il existe des relations entre des personnes ; des relations qui sont avant tout une question d’amour.
Fêter Pierre et Paul, c’est regarder Dieu vivant en eux, dans les Apôtres, dans l’Église, en chacun de nous et de nos frères et sœurs. Posons un regard neuf sur Pierre et Paul. Ils ne pouvaient garder pour eux ce soleil qui avait illuminé leur vie, ils avaient un feu à partager. Paul comme Pierre ont toujours eu le souci de relier les communautés les unes aux autres. Être chrétien, ce n’est surtout pas être replié sur notre communauté, indifférents à ce que peuvent vivre les autres.
Toute action parmi les chrétiens qui n’est pas guidée par l’amour et le service ne correspond pas aux intentions de Jésus. Toute action, toute autorité qui s’exprime en termes de prestige, ou de possession matérielle, ou de domination est étrangère et hostile à l’action pastorale de Jésus, telle que Pierre et Paul l’ont menée.
Le pouvoir de Jésus n’est pas un pouvoir selon les modalités de ce monde. C’est le pouvoir du bien, de la vérité et de l’amour, ce pouvoir est plus fort que la mort. C’est le seul pouvoir que nous pouvons exercer.
P. Modeste MEGNANOU
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