En ce quatrième dimanche de Pâques, la liturgie nous offre une précieuse synthèse de la figure du Christ, bon Pasteur. Cette synthèse lumineuse sur les qualités du bon Pasteur est la bienvenue en ce temps où l’église et le monde entier attendent ou accueillent dans la sérénité et dans l’action de grâce le nouveau successeur de Saint Pierre, le 267ème pape.
Aussi, depuis de nombreuses années, à la demande du Pape Paul VI, ce dimanche est également consacré à la prière pour les vocations sacerdotales et religieuses. Car, répondre à une telle vocation, c’est avant tout, accepter de donner sa vie à Dieu et à son peuple dans le service.
Pour le chrétien, il n’y a rien d’humiliant ni de péjoratif d’être appelés « brebis », par le Christ, quand on se rappelle le geste bouleversant qu’il a posé ce soir-là en se mettant à genoux devant ses disciples pour leur laver les pieds. Et c’est précisément sur ce point que se joue toute la différence en matière d’autorité. Les grands de ce monde conçoivent leur autorité en termes de domination; il en va tout autrement dans la relation qu’établit le Christ avec ses brebis. L’évangile de ce dimanche énumère quelques signes qui distinguent l’action de ce « Pasteur par excellence » : tout d’abord, il fait entendre sa voix pour que les brebis le suivent en toute quiétude; reconnaître la voix de son pasteur est donc une chose importante pour la brebis. Ensuite, le Christ promet la vie éternelle à ceux qui le suivront ; cette vie éternelle est sa propre vie offerte en sacrifice pour les siens. Enfin, Jésus promet la sécurité à ceux qui se mettront à sa suite : « personne ne les arrachera de ma main ».
Le dernier verset de la péricope dévoile le secret de tout ce qui précède. De fait, si le Christ peut se présenter comme l’unique vrai berger, c’est en raison de la relation particulière qui existe entre lui et le Père : « le Père et moi, nous sommes Un ». Jamais, Jésus n’est allé aussi loin dans l’affirmation de sa nature divine. Un jour, un homme se présenta chez un psychanalyste pour lui dire : « Mes amis m’ont recommandé de parler avec vous parce qu’ils estiment que j’ai un problème de mégalomanie. » Ne vous en faites pas, lui dit le praticien; vous avez frappé à la bonne porte; mais dîtes-moi : comment cela a-t-il commencé? « Eh bien, reprit le monsieur, au commencement j’ai créé le ciel et la terre ». Et le psychanalyste de conclure : « Effectivement le problème est sérieux. » J’imagine que c’est la même réaction que les Juifs ont dû avoir en écoutant Jésus déclarer que le Père et lui ne font qu’un. Et pourtant, c’est bien cela qui lui donne d’être un Pasteur particulier, dont tous les autres, en définitive ne sont que des représentants.
P. Anatole DEDEGBE
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